Forêt

La forêt: un milieu naturel très sollicité

Elle doit rester un milieu naturel

Burstel TG Dominic Tinner
La forêt est un paradis pour les plantes et les animaux. Parallèlement, les surfaces forestières doivent remplir de multiples fonctions: de la production de bois au filtrage de l’air et à la fixation du CO2, en passant par la fonction de détente. Pro Natura milite pour que les besoins des animaux et des plantes vivant en forêt ne soient pas oubliés.

Près de la moitié des plantes, des animaux et des champignons connus en Suisse vivent en forêt ou à la lisière de forêts. Mais un grand nombre de ces espèces forestières sont menacées malgré l’état relativement naturel des forêts suisses. Ces espèces ont par exemple besoin de plus de bois mort, de plus de lumière ou d’une meilleure connexion avec les paysages ruraux ouverts. Pro Natura s’investit pour répondre aux exigences de ces espèces dans ses propres réserves naturelles et au travers de projets de sauvegarde:

  • Nous assurons la sauvegarde de près de 40 réserves de forêt naturelle où nous laissons une grande quantité de bois mort et où les processus naturels peuvent se dérouler sans intervention humaine, par exemple dans le Justistal (BE). 
  • Nous nous occupons de nombreuses réserves naturelles qui offrent de la place aux espèces photophiles et thermophiles. Les forêts claires procurent de nouveaux habitats naturels, par exemple au papillon «Waldteufel», au «sabot de Vénus», une sorte d’orchidée, et à une plante rare, le « genêt des teinturiers » dans la réserve naturelle d’Immenberg (TG).
  • Nous réalisons des projets favorisant des espèces forestières rares en dehors de réserves naturelles. Grâce à Pro Natura, la bacchante retrouve plus de forêts claires dans le Parc Naturel de Thal.

La forêt doit rester un milieu naturel

La société a de nombreuses attentes à l’égard de la forêt. Elle doit nous protéger des dangers naturels mais aussi filtrer l’air et l’eau. Nous exploitons son bois, nous nous détendons en forêt, nous y faisons du sport, nous chassons. Tout cela n’est possible à long terme que si nous profitons de la forêt dans le respect de la nature. Dans ce but, Pro Natura : 

  • Soutient une stricte protection de la surface forestière. Nous ne considérons pas que l’accroissement de la surface forestière pose problème. Plus de forêt en montagne ne suppose pas un relâchement de la protection des forêts en plaine. 
  • Préconise une récolte de bois s’inscrivant dans le cadre d’une sylviculture proche de la nature. Celle-ci recourt à des essences indigènes adaptées à la station et favorise des structures et des processus naturels en forêt. Une grande diversité d’essences indigènes constitue la seule bonne réponse au changement climatique. Nous soutenons le label FSC, qui témoigne d’une exploitation forestière écologiquement et socialement responsable.   
  • Est d’avis que la longueur des routes forestières ne doit plus augmenter. Les nouvelles routes doivent être compensées par le démantèlement d’autres routes.
  • Est d’avis que 10% de la forêt suisse doivent être totalement abandonnés à la nature. Nous souhaitons favoriser spécifiquement la diversité des animaux et des plantes sur 8 autres pour cent.

Types de réserves forestières
Les réserves forestières sont des réserves naturelles situées dans les bois. En Suisse, on en distingue deux catégories bien différentes. Toutes deux sont légitimes et nécessaires pour la promotion de la biodiversité forestière.
Dans les réserves forestières naturelles, on renonce complètement à l’exploitation du bois. Les arbres n’y sont pas abattus et restent sur pied quand ils meurent. Les vieux arbres et le bois mort sont habités par d’innombrables champignons, lichens et coléoptères spécialisés. Les premières réserves forestières ont été créées au début du XXe siècle en Suisse. Il s’agit de la forêt de Scatlè (1910), du Parc national suisse (1914) et de la forêt d’Aletsch (1933).
Dans les réserves forestières particulières, les forêts sont exploitées de manière ciblée pour favoriser certains types de forêt ou certaines espèces rares. Certaines forêts sont par exemple fortement éclaircies pour que les orchidées puissent y pousser, d’autres sont exploitées de sorte à offrir un habitat adapté au grand tétras.
Réserves forestières en Suisse

La forêt et le changement climatique

Le climat se modifie. Il fait de plus en plus chaud et sec. Tempêtes et autres phénomènes extrêmes se multiplient. Nos forêts changent avec le climat. Quels arbres s’adapteront le mieux à ces conditions? Voici quelques informations de base importantes selon nous:

  • Il existe près de 50 essences indigènes en Suisse. Certaines sont adaptées à des milieux secs et chauds (le chêne sessile ou l’érable à feuilles d’obier, p. ex.). Dans la région méditerranéenne voisine, d’autres essences croissent dans des zones climatiques plus chaudes. Parmi cette diversité, il existe suffisamment d’espèces pour le climat de demain.
  • Une forêt durable a surtout besoin d’une diversité d’essences adaptées au lieu. Si l’une d’entre elles disparaît, par exemple en raison d’une sécheresse prolongée, la forêt en elle-même n’est pas menacée. Par contre, une forêt reboisée essentiellement avec une seule espèce ne remplit pas les conditions de pérennité. Nous devons tirer les enseignements des erreurs du passé. Des problèmes tels que ceux rencontrés avec l’épicéa dans les étages inférieurs ne doivent pas se répéter
  • Planter des arbres d’outre-mer comporte des risques. Les effets négatifs de l’ailante et du robinier sont connus. Ils se reproduisent facilement et remplacent les plantes indigènes. Ne réitérons pas l’expérience. Pro Natura remet en question la plantation et la promotion d’autres essences d’outre-mer, comme par exemple le sapin de Douglas.
  • La forêt est un milieu naturel dynamique. Elle se renouvelle en principe d’elle-même à la suite d’événements majeurs. Libre de toute intervention humaine, elle déploie ses capacités naturelles de régénération. Le processus est le même dans le cadre du changement climatique.

Pro Natura mise sur la biodiversité naturelle, c’est-à-dire sur la diversité des milieux naturels, des espèces et du matériel génétique. C’est la meilleure réponse à l’incertitude qui plane sur nos forêts avec le changement climatique.

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Lesly Helbling
Tel. 061 317 91 48
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