Le Conseil fédéral adopte une ordonnance problématique
Ces derniers mois, les cantons ont perdu le sens de la mesure et se sont montrés peu soucieux de la valeur des écosystèmes intacts. Alors que le nombre d’animaux de rente victimes du loup a diminué et que des troupeaux sont mieux protégés, il n’a été question que de régulation selon un schéma rigide, validé par la Confédération. L’Ordonnance sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (OChP) adoptée aujourd’hui confirme que la régulation des loups continuera à n’être autorisée qu’en lien avec un risque de dommage concret, établi de façon plausible et impossible à prévenir par des mesures plus modérées. L’abattage de familles entières de loups doit demeurer l’exception. Avec l’instauration de la nouvelle base légale, les organisations de protection de la nature appellent la Confédération et les cantons à faire à nouveau preuve de proportionnalité dans l’exécution.
Appel à une exécution proportionnée
Tel que fixé dans l’ordonnance, le nombre minimal de 12 meutes pour toute la Suisse ne repose sur aucun argument scientifique. Ce chiffre ne répond qu’à des motivations politiques. La protection des troupeaux demeure indispensable. Elle représente certes une charge importante pour les exploitants des alpages et les agriculteurs, mais les résultats sont là. En 2024, le nombre d’animaux de rente attaqués par des loups a nettement reculé par rapport à 2023, et ceci pour la deuxième année consécutive. Cette tendance à la baisse était déjà visible en été 2023, avant l’ouverture de la nouvelle campagne de tirs de régulation. Bien souvent, ce ne sont pas les meutes condamnées qui causent des dommages, mais des loups solitaires. Une régulation des loups à grande échelle ne fera en réalité pas diminuer durablement le nombre d’attaques si les troupeaux ne sont pas protégés. Il est donc très problématique que la Confédération ampute massivement les moyens alloués à la protection des troupeaux, le réduisant d’au moins la moitié.
L’Ordonnance sur la chasse réglemente aussi pour la première fois l’abattage des castors, bien qu’il soit prouvé que les conflits avec cet animal peuvent être résolus par des mesures préventives. La pratique l’a mainte fois démontré. La Confédération n’a même pas prévu d’audition. Par un procédé discutable, le Conseil fédéral tente de mettre en place pour le castor des conditions d’abattage analogues à celles du loup. Cette démarche doit être condamnée, ne serait-ce qu’en raison de l’incertitude juridique qu’elle crée.
Le renforcement des corridors fauniques est un point positif, tout comme la restriction à l’utilisation du plomb toxique pour l’environnement dans les munitions de chasse.
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