Autorisation de tir pour les jeunes loups du Calanda: réaction exagérée et hâtive
L’office fédéral de l’environnement (OFEV) a autorisé l'abattage de deux jeunes loups appartenant à la meute du Calanda et les cantons de Saint-Gall et des Grisons ont délivré les autorisations. Pro Natura et le WWF Suisse critiquent cette décision, qu'ils jugent hâtive et incompréhensible. Cette façon de faire s'oppose en effet à une politique pragmatique du loup, en nourrissant inutilement les peurs au lieu de les apaiser. Les organisations de défense de l'environnement plaident pour que les autorités fassent preuve de plus d'objectivité.
«Un grave danger pour l’homme»: telle est la justification avancée par les cantons de Saint-Gall et des Grisons pour obtenir l'autorisation d'abattre deux jeunes loups. La loi (art. 4 de l'ordonnance sur la chasse) considère qu'une mise en danger de cet ordre est admissible lorsque, «de leur propre initiative, des loups vivant en meute s'approchent régulièrement des zones habitées ou y pénètrent». L'ordonnance pose, par ailleurs, comme condition l'attitude trop peu farouche ou l'agressivité des animaux envers l'homme. D'après les deux organisations, ces conditions ne sont pas remplies dans le cas des jeunes loups du Calanda.
Pro Natura et le WWF Suisse critiquent la décision des deux cantons et de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) pour les raisons suivantes:{{abstand::3}}
- Lors de la révision de l’ordonnance sur la chasse, Pro Natura et le WWF ont déjà critiqué l’interprétation peu claire du motif, «mise en danger des êtres humains», parce qu’il assimile des situations tout à fait normales à des dangers potentiels et suscite les craintes de la population sans fondement.
- Même si les loups, comme leurs proies naturelles, s'approchent occasionnellement des zones habitées, ce comportement n'a rien d'inhabituel. Ces expériences ont déjà été faites dans la plupart des pays où vivent ces animaux, sans que la population ait été mise en danger.
- Les cantons de Saint-Gall et des Grisons, de même que l'OFEV, réagissent de manière hâtive et cèdent à la pression politique des opposants au loup. L'effet d'apprentissage souhaité sur les autres loups de la meute est un souhait peu probable et s'avère discutable sur le plan scientifique.
- Lorsqu'une meute est décimée de cette manière, son groupe social est déstabilisé et il est possible que les attaques contre le bétail s'intensifient, comme les comportements problématiques. Il est donc tout à fait possible que les tirs d'animaux vivant en meute ne résolvent pas les problèmes supposés, mais qu'ils en créent de nouveaux.
- Les cantons de Saint-Gall et des Grisons, de même que l'OFEV, encouragent, en réagissant ainsi, un climat de peur et d'incertitude. Cela entrave une politique du loup pragmatique et raisonnée, qui travaille à établir une coexistence exempte de conflits et paisible.
- Les cantons doivent remplir à présent effectuer leur devoir d’information et donner des explications à ce sujet. Ils doivent aussi prendre les mesures nécessaires pour qu’à l’avenir, plus aucune source de nourriture, tels que des déchets d’abattoir, ne soit présente à proximité des habitations.
Les loups sont des prédateurs indigènes qui reviennent dans nos contrées, enrichissant la nature de manière essentielle. En effet, ils jouent le rôle de gardiens de la santé au sein de la faune. Leur présence modifie le comportement des populations d'ongulés, diminuant la pression sur les jeunes forêts, ce qui s'avère être un avantage non négligeable. Il n'est donc plus d'actualité de continuer de parler uniquement de «dégâts».
Les deux organisations vont examiner le dossier relatif à l’abattage et se réservent également le droit de prendre d'autres mesures juridiques.
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