Pour une politique du loup sans polémique
Pour les loups du pays, le WWF Suisse et Pro Natura recherchent des solutions sans polémiquer, une voie également suivie aujourd’hui par le Conseil national qui a adopté la motion Engler. Le Conseil national accepte ainsi de réviser de la loi sur la chasse, rendant politiquement caduque la révision limitée à l’ordonnance sur la chasse qu’avait annoncée dans la précipitation la conseillère fédérale Doris Leuthard.
Après le Conseil des Etats, le Conseil national a adopté la motion Engler, chargeant le Conseil fédéral de réviser la loi sur la chasse. Cette dernière doit désormais permettre la coexistence de la population de montagne et du loup et se tourne ainsi vers la recherche de solutions. La motion prévoit que les populations de loups puissent être régulées à l’avenir. Pro Natura et le WWF ne peuvent cependant accepter cette exigence que si une population viable à long terme est présente en Suisse.
Pour le WWF et Pro Natura, la motion Engler est une chance de normaliser la coexistence de la population et du loup. Les deux organisations sont prêtes à collaborer de manière constructive à la mise en œuvre de la motion. «C’est en revanche à la science, et non à la politique, de définir à partir de quand une population de loups est viable», affirme Gabor von Bethlenfalvy, expert en grands prédateurs au WWF. «Il faut en outre accroître l’effort de sensibilisation du public au loup. Il s’agit de réduire les peurs et de faire comprendre le rôle positif que cet animal sauvage indigène joue pour notre biodiversité».
Décision hâtive du département de Doris Leuthard
Le département de la conseillère fédérale Doris Leuthard a malheureusement lancé en parallèle une révision hâtive de l’ordonnance sur la chasse. Celle-ci prévoit des possibilités d’intervention massives, qui permettraient jusqu’à l’abattage de jeunes loups, même si la Suisse ne compte qu’une seule meute.
«Dans ces conditions, il ne serait pas possible de garantir la viabilité de la population de loups en Suisse», explique Mirjam Ballmer, responsable du loup, de l’ours et du lynx chez Pro Natura. Le risque de voir ces modifications péjorer la situation en Suisse est grand, pour le loup comme pour la population. Mirjam Ballmer précise en effet que «les expériences faites en Suisse et à l’étranger montrent qu’une structure stable des meutes et la protection des troupeaux sont les meilleurs moyens de se protéger contre les attaques sur les animaux de rente». Les expériences réalisées aux USA montrent que les interventions sur les meutes de loups provoquent au contraire une hausse de ces attaques.
Pour Pro Natura et le WWF, il ne fait aucun doute que le contenu du projet d’ordonnance est inacceptable. Par ailleurs, après l’adoption de la motion Engler, il n’a plus lieu d’être à l’agenda politique.
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