Pillage de notre territoire par l’initiative vache à lait
L'alliance de l'environnement des quatre grandes organisations environnementales ATE, Greenpeace, Pro Natura et WWF Suisse s'inquiètent des conséquences néfastes de l'initiative vache à lait pour notre territoire et nos paysages. Actuellement, la surface dédiée aux routes et aux autoroutes compte pour plus de 25% de la surface urbanisée en Suisse. Si l'initiative vache à lait devait être acceptée, ce pourcentage augmenterait de façon sensible. En dix ans, une surface comparable à la ville de Lucerne serait recouverte de routes supplémentaires. Celles-ci viendraient s’additionner aux nouvelles routes prévues de toute façon.
Une acceptation de l'initiative vache à lait le 5 juin 2016 aurait pour conséquence des économies substantielles dans des domaines centraux de notre Etat, tels que la formation et les transports publics. 1.5 milliard devrait être attribué de suite à la caisse routière chaque année, alors que cette dernière présente une solide réserve et ne prévoit actuellement pas assez de projets de construction routière prêts pour dépenser cette manne supplémentaire. A moyen et à long terme par contre, ce flot continu d'argent supplémentaire pousserait à planifier et à construire de nouvelles routes, voire à agrandir les infrastructures routières existantes, avec des conséquences fatales pour notre territoire. Les calculs de l'alliance de l'environnement montrent que l'on doit s'attendre à une augmentation supplémentaire de 26 km2 – ce qui correspond à la surface de la ville de Lucerne. En somme, avec l’argent attribué plus celui pillé dans la caisse fédérale avec l’initiative vache à lait, en 10 ans, 92 km2 de sol agricole ou naturel seraient transformés en surface routière. Cela équivaut à la surface de la ville de Zurich.
L'initiative vache à lait accélère le mitage du territoire
Le sol compte parmi les ressources naturelles non renouvelables et rares. En Suisse, l'urbanisation de nos surfaces d'assolement et la perte de paysages naturels et traditionnels constituent des problèmes urgents. Si l’initiative vache à lait devait être acceptée, ces problèmes deviendraient encore plus dramatiques. «Ne compromettons pas notre avenir avec du béton et de l'asphalte» avertit le président de l'alliance de l'environnement Urs Leugger-Eggimann.
La construction de nouvelles routes induirait immanquablement une augmentation de la circulation. Ce qui, à nouveau, produirait plus de pollution atmosphérique et plus d’émissions de CO2 néfastes pour notre climat. La protection de nos paysages et de notre biodiversité se verrait encore plus affaiblie. Pour atteindre ses objectifs en matière de politique climatique, la Suisse doit actuellement déjà augmenter ses efforts de façon substantielle. Les atteindre avec l’initiative vache à lait est tout à fait illusoire. Actuellement déjà, le domaine du transport est responsable de 40 pourcent de nos émissions de CO2.
Informations:
- Urs Leugger-Eggimann, Pro Natura, directeur, 061 317 91 44
- Caroline Beglinger, Co-directrice, ATE Suisse, 079 310 11 86
- Markus Allemann, Co-directeur Greenpeace Suisse, 044 447 41 20
- Thomas Vellacott, CEO WWF Suisse, 044 297 22 33