L’Animal de l’année 2017 est le cerf
Les deux caractéristiques les plus connues de l’Animal de l’année 2017 sont ses bois majestueux et son brame impressionnant à la période du rut. On sait moins que les cerfs ont un grand besoin de mobilité. Ils se déplacent souvent sur de grandes distances entre leurs gîtes de jour et de nuit et entre leurs quartiers d’hiver et d’été. De nombreux obstacles leur barrent alors le chemin, car nos paysages sont morcelés par les routes, les voies ferrées et les agglomérations.
Libérez le passage!
Avec ce «pendulaire» de la vie sauvage comme animal de l’année, Pro Natura souhaite attirer l’attention du public sur le besoin de mobilité de nombreux animaux sauvages indigènes. «Ce sont principalement les routes, les voies ferrées et les agglomérations qui font obstacle aux animaux sauvages lors de leurs déplacements quotidiens ou saisonniers. Dans nos paysages toujours plus fragmentés, il est urgent de recréer davantage de corridors faunistiques dans lesquels les animaux sauvages pourront à nouveau évoluer librement», souligne Andreas Boldt, spécialiste de la faune chez Pro Natura. L’association lance d’ailleurs une nouvelle campagne intitulée «Voie libre pour la faune sauvage!»
Une couronne imposante
Le cerf élaphe est un des plus grands mammifères indigènes. Le mâle peut mesurer jusqu’à 130 cm au garrot. Les femelles sont un peu plus petites. Elles sont dépourvues de l’attribut le plus caractéristique des cerfs: les bois. Cette parure tombe chaque année pour repousser, encore plus grande, entre le printemps et l’été. Un véritable tour de force: un cerf mâle produit jusqu’à 150 grammes de masse osseuse par jour. De grands bois peuvent peser jusqu’à huit kilos.
Le brame, un appel saisissant
À la saison du rut, en automne, les bois permettent aux mâles dominants de tenir leurs rivaux à distance des femelles, très convoitées. C’est à cette période de l’année que le «roi des forêts» est le plus remarquable, en tout cas pour les oreilles. Le brame sert à attirer les femelles en chaleur. Un cerf en rut peut bramer de toutes ses forces jusqu’à 500 fois par heure.
Merci à la Loi sur la chasse
Le cerf avait disparu de Suisse au milieu du 19e siècle. Son retour a eu lieu dès 1870 à partir de l’Autriche. La situation du cerf s’est notablement améliorée avec la Loi fédérale sur la chasse de 1875, qui introduisit des améliorations comme les districts francs, la limitation des périodes de chasse ainsi que la protection des femelles. Aujourd’hui, environ 35’000 cerfs élaphes vivent à nouveau en Suisse.
D’est en ouest
Le retour du cerf dans ses habitats d’origine n’est pas encore terminé. Le repeuplement de la Suisse ayant lieu depuis l’est, on voit se dessiner l’aire de répartition suivante: la plupart des cerfs vivent au sud-est des Alpes suisses. On trouve aussi des populations dans le Jura et sur le Plateau. Le cerf est freiné dans son expansion naturelle par les obstacles souvent infranchissables que constituent les autoroutes, les voies ferrées et les agglomérations.
Informations complémentaires:
www.pronatura.ch/animal-de-l-annee-2017-le-cerf
Renseignements:
Layne Meinich, biologiste et directrice adjointe du Centre Pro Natura de Champ-Pittet,
tél. 079 853 60 06, @email
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L’hiver est un combat permanent pour survivre
Afin d’économiser de l’énergie en hiver, le cerf peut ralentir son métabolisme pendant quelques heures par jour et tomber dans une sorte de léthargie temporaire. La circulation sanguine se réduit dans les pattes et les parties extérieures du tronc. Les pattes refroidissent et se retrouvent immobilisées. S’il est dérangé durant cette phase, le cerf doit relancer son métabolisme en quelques fractions de seconde, ce qui requiert une énorme quantité d’énergie. Il est d’autant plus important que l’Animal de l’année 2017 puisse bénéficier de quartiers d’hiver tout à fait tranquilles, au sein de zones de protection de la faune et de zones de tranquillité.
Les amateurs de sports d’hiver sont donc priés de respecter les zones de tranquillité balisées. Des informations sur l’emplacement et l’importance de ces zones de repli pour la faune sauvage figurent sous www.zones-de-tranquillite.ch.