Parlement: un désintérêt toujours plus marqué pour les questions environnementales
Seuls 37% des 19 scrutins évalués au Conseil national en 2017 ont eu une issue favorable à la protection de l’environnement (2016: 38%, 2011-2015: 60%). Le souci environnemental d’un parlementaire moyen siégeant au Conseil national a baissé à 45,7%, alors qu’il était de 46% en 2016 et de 52% en 2011-2015. La faiblesse persistante de cette moyenne est liée aux sièges gagnés par l’UDC et le PLR lors des élections de 2015, ainsi qu’au comportement moins favorable aux préoccupations écologiques du PLR lors des votations. Les nombreuses interventions déposées cette année par des membres de l’UDC et duPLR dans le but d’affaiblir la protection de l’environnement sautent aux yeux.
Les Verts et le PS au front
Lorsqu’il s’agit de statuer sur des questions environnementales, les Verts, le PS et le PST-POP mènent la marche (tous trois entre 97% et 99%) au Conseil national. Ils sont suivis du PEV et du PVL (avec des scores de 89% et 86%). Comme dans le dernier classement, le PDC a voté en faveur de l’environnement dans la moitié des scrutins examinés. Le BDP perd 10% et n’a pas fait preuve d’une meilleure disposition à l’égard de l’environnement que le PDC au cours des quatre dernières sessions.
Alors que la valeur moyenne du PLR était encore de 27,6% durant la législature 2011-2015, elle n’a atteint que 18,5% cette année. Dans ces conditions, la politique environnementale des conseillers nationaux PLR s’éloigne depuis 2015 de la ligne du PDC et du BDP, pour se rapprocher de la politique que l’UDC mène contre l’environnement. L’UDC, la Lega et le MCG enregistrent à nouveau les moins bons scores, avec des valeurs entre 8% et 9%.
Diversité au Conseil des Etats
Au Conseil des Etats, il apparaît à nouveau que l’éventail des comportements de vote est très large au sein du PDC et du PLR. Les députés PLR Ruedi Noser et Philipp Müller se distinguent avec un score de 40% en faveur de l’environnement. La dernière place est occupée par un représentant du même parti, Thomas Hefti, qui n’atteint que 17,5%. Le PDC Konrad Graber occupe clairement la tête du classement, avec un score de 75%, tandis qu’Isidor Baumann et Brigitte Häberli-Koller ne parviennent qu’à réaliser un résultat de 27,5%. Robert Cramer, des Verts, et Pascale Bruderer, du PS, ont voté en faveur de l’environnement lors de chaque scrutin examiné, ce qui leur vaut un score maximal de 100%.
Lien
Personnes de contact
- WWF Suisse: Pierrette Rey, porte-parole, 079 662 47 45, @email
- ATE Association transports et environnement: Matthias Müller, responsable Public Affairs, 079 757 00 91, @email
- Greenpeace Suisse: Anne Voigt, responsable de la politique, 076 759 24 84, @email
- Pro Natura: Sarah Pearson Perret, Secrétaire romande, 079 688 72 24, @email
Ecorating de l’Alliance-Environnement
L’Alliance-Environnement (Greenpeace, Pro Natura, ATE et WWF) analyse chaque année, sur la base d’une sélection de scrutins, dans quelle mesure les parlementaires votent en faveur de l’environnement. Une équipe de spécialistes des organisations de défense de la nature détermine les scrutins pertinents, cette sélection reprenant les objectifs centraux de ces mêmes organisations.
Méthode de calcul: chaque vote en faveur de l’environnement donne un point positif, une voix contre les questions environnementales vaut un point négatif. Les abstentions et les absences sont calculées à hauteur d’un demi-point chacune. Les absences excusées et la présidence du Conseil ne sont pas prises en compte.
Certains membres du Conseil, qui n’y siègent que depuis peu, ne sont pas évalués individuellement pour l’ecorating. Leur comportement de vote est cependant pris en compte dans le calcul de la moyenne de leur parti.
Pour le conseil des Etats, le classement a été réalisé pour les deux premières années de la 50e législature afin que le nombre de votes à évaluer soit suffisant.