14.08.2020

Grands pylônes pour petits amphibiens

Un projet novateur de Pro Natura dans le canton de Berne a transformé des friches en véritables paradis pour les amphibiens. Cet été, les premiers sonneurs à ventre jaune, une espèce de crapaud particulièrement menacée, ont été aperçus dans des mares aménagées sous des pylônes électriques.

Entre la Sarine et l'Aar, à proximité de la centrale nucléaire de Mühleberg (BE) et de la centrale hydroélectrique adjacente, les pylônes électriques sont légion. Entre leurs socles de béton, beaucoup d'espaces restent en friche. Au cours de ces deux dernières années, Pro Natura a transformé ces zones inutilisées en y aménageant des petits étangs pour créer des habitats interconnectés, essentiels à la vie des amphibiens.

Projet pilote en faveur du sonneur à ventre jaune

Le sonneur à ventre jaune est au cœur du projet. Cette espèce de crapaud très menacée manque de gouilles peu profondes où l'eau se réchauffe rapidement pour frayer. Autre contrainte: ces étangs doivent s'assécher annuellement pour que l'animal soit protégé contre certains prédateurs, tels que poissons carnivores ou larves de libellules. Le reste de l'année, le sonneur à ventre jaune doit être en mesure de se cacher sous des tas de branches, dans un sol forestier meuble ou à l'intérieur d'une végétation dense.

Le travail manuel a payé

Dans la région de Mühleberg/Gümmenen/Laupen, dix petits étangs ont ainsi été creusés sous les pylônes électriques et spécialement adaptés aux besoins des sonneurs à ventre jaune. Chaque bassin est équipé d'une bâche pour éviter qu'il ne s'assèche au mauvais moment. Un drain permet de vidanger l'eau une fois par an. Le travail nécessairement manuel sous les pylônes a porté ses fruits: depuis cet été, les premiers sonneurs à ventre jaune s’égaient au milieu d'autres espèces de crapauds, de grenouilles et de tritons.

L’entretien régulier et un bon partenariat sont les clés du succès

Pro Natura Berne et les agriculteurs locaux se partagent l'entretien de ces nouveaux paradis à amphibiens. Pro Natura se félicite du succès de ce projet pilote et espère désormais la création d'habitats similaires dans d'autres régions du Plateau.