19.11.2020

La protection de la nature doit s’ajouter au bien-être animal

Le contre-projet du Conseil fédéral à l’initiative «Non à l’élevage intensif en Suisse» contribuerait à améliorer les conditions de vie des animaux d’élevage. Mais il renonce malheureusement à traiter aussi le problème des excès d’azote liés à la taille des cheptels. Dans sa réponse à la consultation, Pro Natura demande que le contre-projet tienne également compte des objectifs environnementaux pour l’agriculture.

Pour nourrir ses quelque trois millions de vaches, bœufs et porcs, la Suisse importe de grandes quantités de fourrage concentré. Il en résulte un énorme excédent d’engrais organiques qui surcharge directement les sols, puis cause un second problème important: au contact de l’air et des déjections animales, l’urine libère de l’azote sous forme d’ammoniac. Ces émissions se déposent dans les sols alentour et nuisent gravement à des milieux naturels fragiles comme les tourbières. En Suisse, ces dernières souffrent pratiquement toutes d’une concentration d’azote trop élevée. Les forêts sont également affectées à 95 % par la surfertilisation.


Une augmentation des taux d’ammoniac

Pro Natura a examiné sur le contre-projet du Conseil fédéral à l’initiative «Non à l’élevage intensif en Suisse» pour y chercher une solution au problème d’azote de l’agriculture. Sa conclusion: si le contre-projet apporte des améliorations réjouissantes pour les animaux, il est clairement insuffisant pour l’environnement. Selon les estimations de Pro Natura, il contribuerait même à aggraver les émissions d’ammoniac.

Le contre-projet ne contribue pas à une agriculture respectueuse de la nature

«Le Conseil fédéral doit revoir sa copie», dit Marcel Liner, expert des questions agricoles chez Pro Natura. «En passant sous silence la problématique de l’azote, le contre-projet va à l’encontre des objectifs que le gouvernement a lui-même fixés dans sa Politique agricole 22+, à savoir une réduction d’ici 2030 d’au moins 15 % des excédents d’azote émis par l’agriculture par rapport à 2015.»

Se préoccuper enfin de réduire les cheptels

Pro Natura réclame un contre-projet à l’initiative «Non à l’élevage intensif en Suisse» qui crée les conditions d’une baisse des émissions d’azote et d’ammoniac liées aux animaux de rente. La priorité doit aller à la diminution des cheptels dans les régions fortement touchées, à une limitation de l’alimentation à base de fourrage concentré et à des règles strictes pour l’importation de produits animaux.

Contacts

  • Sarah Pearson Perret, secrétaire romande de Pro Natura et membre de la direction, tél. 079 688 72 24, @email
  • Service médias Pro Natura: Nicolas Wüthrich, 079 212 52 54, @email