Ménager la chèvre et le chou: des caprins pour la biodiversité
À partir de 1900, des centaines d’hectares de prairies et pâturages secs, d’une grande richesse en espèces, ont disparu des régions de montagne suisses. Les zones escarpées ont souvent été abandonnées par l’agriculture et se sont recouvertes de buissons et d’arbres. La biodiversité de ces surfaces a décliné en conséquence. Pro Natura a eu recours à un troupeau de chèvres mobile dans des endroits secs sélectionnés. Les chèvres ont grignoté les buissons et les ont fait régresser.
Diminution des surfaces de prairies et pâturages secs entre 1900 et 2010
Les chèvres – spécialistes du débroussaillage
Entre les mois d’avril et d’octobre 2018 et 2019, le troupeau de chèvres s’est déplacé entre plusieurs zones sèches embroussaillées – dans la vallée du Rhin à la hauteur de Coire au pied de la Furka. Elles ont ainsi transhumé en suivant le développement de la végétation et ont éclairci les zones sèches. Durant cette période, des bergers s’en sont occupés jour et nuit. Avec ce troupeau mobile de chèvres, Pro Natura a expérimenté de nouvelles voies pour favoriser la diversité des espèces dans le massif alpin.
Au vu des expériences vécues dans le cadre du projet pilote, le projet a été redimensionné en 2020. Il a été subdivisé en de plus petits projets mis en œuvre à l’échelle régionale.
En 2021 aussi, 164 chèvres itinérantes réparties en deux troupeaux se sont déplacées dans les cantons des Grisons et d’Uri entre les mois de mai et d’octobre. Sous la surveillance permanente de deux chevrier·ère·s, les chèvres ont pâturé une surface de 55 hectares au total. C’est avec efficacité qu’elles ont écorcé et mangé de nombreux buissons, donnant ainsi plus d’espace à des espèces rares ayant besoin de lumière et de chaleur pour croître. Les mesures de protection des troupeaux ont été efficaces: il n’y a eu aucun problème.
Nous avons réalisé ce projet en étroite collaboration avec les communes et les agriculteur·trice·s locaux. Le projet a en outre été soutenu par les offices cantonaux de protection de la nature d’Uri et des Grisons ainsi que par l’Office fédéral de l’environnement.
Après ses débuts prometteurs, le projet «troupeau de chèvres mobile» se poursuivra sans le soutien de Pro Natura à partir de 2022, sous la conduite des offices cantonaux de protection de la nature.