Crise de la biodiversité
La Convention pour la biodiversité a 25 ans, mais pas de quoi pavoiser
Se basant sur une analyse effectuée en 2017, Pro Natura et d’autres organisations environnementales ont montré que la Suisse ne remplira qu’un dixième des engagements auxquels elle est tenue par la Convention sur la diversité biologique (CDB) à l’horizon de 2020. Pire, l’évolution actuelle laisse penser que notre pays n’atteindra qu’un seul de ses 18 propres objectifs fixés pour cette échéance dans la Stratégie Biodiversité Suisse de 2012.
Les mesures de protection de la biodiversité décidées au niveau international n’ont guère bénéficié aux espèces menacées en Suisse. Le bilan de ce quart de siècle est par exemple affligeant pour:
- Le tarier des prés: sa population a diminué de moitié.
- Le lièvre brun: ses effectifs ont fondu de près d’un tiers.
- Le petit murin: son aire de répartition a perdu un tiers de sa surface. Et 58 % des autres espèces de chauves-souris sont sur liste rouge.
- Le hérisson: en ville de Zurich, il a déserté un tiers des espaces qu’il occupait auparavant.
- L’azuré des mouillères et le fadet des tourbières: malgré la loi sur la protection des marais, ces papillons diurnes des zones humides sont toujours plus menacés.
- 93,8 % du territoire suisse: les aires protégées ne représentent que 6,2 % de la surface totale de notre pays. On est bien loin de l’objectif fixé par la Convention, qui est de 17 % sous protection en 2020.
Pro Natura réclame des actes
Pour espérer atteindre au moins partiellement les objectifs nationaux et internationaux en matière de biodiversité, il faut appliquer de toute urgence le plan d’action édicté en 2017 par le Conseil fédéral. Mais même ainsi, le problème sera encore loin d’être réglé. Dans le Plan d’action biodiversité: le point de vue de la société civile (en allemand), les organisations environnementales montrent en quoi consiste une protection de la biodiversité réellement exhaustive. Elle requiert des mesures concrètes, et surtout une rigueur dans leur mise en œuvre. Pro Natura combattra toute tentative d’affaiblir la législation en vigueur pour protéger la biodiversité.
Convention internationale sur la diversité biologique (CDB)
C’est aujourd’hui la Journée internationale de la biodiversité. Elle commémore le 22 mai 1992, date à laquelle les représentants de la communauté internationale réunis à Nairobi ont approuvé le texte de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (Convention of Biological Diversity, CBD). Entrée en vigueur en 1993, la convention vise à conserver la diversité biologique, utiliser ses éléments de façon durable et partager équitablement les bénéfices découlant de l'exploitation des ressources génétiques. En 2010, les États signataires ont défini ensemble 20 objectifs à atteindre durant la décennie 2011-2020 pour mettre enfin un terme au déclin constant de la biodiversité. Ces «objectifs d’Aichi» valent également pour la Suisse.
Renseignements
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Sarah Pearson Perret, Secrétaire romande de Pro Natura, tél. 079 688 72 24, @email
Études et autres sources citées:
Les photos mises à disposition ne peuvent être utilisées qu’en relation avec le communiqué Pro Natura correspondant et en mentionnant l'auteur (copyright)