Il faut prendre des mesures pour améliorer la qualité des cours d’eau suisses
Une conférence de presse donnée aujourd’hui par l’OFEV confirme que la qualité des petits cours d’eau suisses présente de gros déficits. Les micropolluants sont les substances les plus problématiques et des mesures doivent être prises d’urgence dans ce domaine.
Le temps des ruisseaux mousseux, des interdictions de baignade généralisées et de l’eutrophisation des lacs en Suisse appartient en grande partie au passé, mais les problèmes de pollution des eaux n’ont pas disparu: ils sont simplement plus difficiles à constater. C’est ce que montre le dernier rapport de l'Office fédéral de l’environnement (OFEV). Dans les cours d’eau, ce sont surtout les micropolluants qui posent problème. Les preuves des contaminations par des pesticides très puissants et leurs produits de dégradation sont alarmantes. Les résidus de pesticides proviennent en partie des zones de trafic ferroviaire et routier ainsi que des zones habitées, mais avant tout de l’agriculture intensive, dont on estime qu’elle est responsable de 85% à 90 % des quantités de pesticides épandues en Suisse1.
Les petits cours d’eau représentent 75 % du réseau hydrographique suisse. Les résultats présentés dans le rapport montrent que près de 50 % des petits cours d’eau étudiés sont contaminés par des pesticides. «Ces résultats sont effrayants, mais malheureusement pas surprenants», déclare Michael Casanova de Pro Natura. «Des études antérieures ont déjà montré que nos eaux charrient de véritables cocktails de pesticides, des substances très toxiques qui nuisent aux écosystèmes même en quantités infimes.» Et il y en a toujours davantage. Plus de 2000 tonnes de pesticides toxiques sont épandues chaque année sur les champs de notre pays. Pour thématiser ce problème, Pro Natura a lancé cette année une campagne intitulée «Stop aux pesticides dans nos eaux !», qui exige un plan efficace de réduction des pesticides.
La Confédération a récemment envoyé en consultation un «Plan d’action visant à la réduction des risques et à l’utilisation durable des produits phytosanitaires». Pour Pro Natura, ce projet ne va pas assez loin. De nombreuses mesures présentées font en effet déjà partie des bonnes pratiques agricoles. Pro Natura réclame des objectifs de réduction plus ambitieux, l’interdiction des pesticides particulièrement dangereux, le développement et l’encouragement d’alternatives ainsi qu’une transparence maximale – concernant l’homologation des pesticides aussi bien que les informations sur la pollution environnementale et les risques pour la santé. Il est tout de même réjouissant que l’OFEV laisse entrevoir qu’à l’avenir, les micropolluants dans les cours d’eau devront être analysés plus fréquemment.
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1 Estimation de «Vision Landwirtschaft» sur la base de différentes statistiques de ventes et extrapolations. Il n’y a toujours pas de chiffres officiels à ce sujet.
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Informations supplémentaires:
Luca Vetterli, Pro Natura, Spécialiste de la protection des eaux, tél. 091 835 57 67, @email