Agir contre l’élevage intensif soutient la biodiversité
C’est une odeur souvent présente lorsqu’on se promène à la campagne: celle de l’ammoniac, un composé azoté qui se vaporise dans l’air lors de l’épandage de lisier. Désagréable à nos narines, cette substance est tout aussi nocive pour la biodiversité. Elle se dépose sous l’effet du vent dans des habitats éloignés dont elle étouffe la diversité naturelle et affaiblit la capacité de résistance. L’initiative contre l’élevage intensif résoudrait le problème en agissant sur sa cause: une concentration beaucoup trop élevée d’animaux de rente, notamment sur le Plateau suisse.
«Un oui profiterait à la nature et à l’être humain»
Avec ses 80 millions d’animaux de rente, l’agriculture suisse produit chaque année près de 100'000 tonnes de rejets azotés, dont 42’000 d’ammoniac. Une étude récente des organisations de protection de l’environnement révèle que l’excès d’ammoniac gazeux est un problème généralisé, en particulier dans les régions à haute concentration d’élevage. Il en résulte aujourd’hui une surfertilisation de l’ensemble des tourbières, de 84 % des bas-marais, de 42 % des prairies et pâturages secs et de 95 % des forêts.
Cette surfertilisation entraîne une acidification des sols forestiers. Les arbres forment des racines moins profondes, ce qui les rend plus vulnérables à la sécheresse et aux tempêtes. Alors que les marais en bonne santé sont des puits de carbone très efficaces et de réservoirs de biodiversité, ils sont envahis par les plantes recherchant des sols riches en nutriments et se changent en paysages monotones qui dégagent du CO2. «La forte concentration de bétail affaiblit les fonctions vitales de ces habitats et aggrave la crise de la biodiversité et du climat», souligne Marcel Liner, responsable de la division Politique agricole chez Pro Natura. «Si l’on diminue le nombre d’animaux par exploitation, comme le prévoit l’initiative contre l’élevage intensif, la nature et l’être humain seront donc clairement gagnants.»
Accroître le bien-être animal et la diversité naturelle
Jusqu’ici, les solutions proposées et financées pour remédier aux excédents d’azote et d’ammoniac ont surtout été de nature technique, comme l’utilisation de pendillards et la couverture des réservoirs à lisier. «Au lieu de combattre le problème avec des demi-mesures techniques, nous devons nous attaquer à sa racine, ou plutôt, prendre le taureau par les cornes en réduisant les cheptels», défend Marcel Liner. L’initiative contre l’élevage intensif agirait sur cet objectif: une diminution du nombre d’animaux par exploitation n’a pas que des effets sur leur bien-être, elle implique aussi moins de lisier et davantage de biodiversité. Pro Natura recommande donc de voter oui le 25 septembre à l’initiative contre l’élevage intensif.
Contact:
Informations complémentaires
Info
Image symbolique © Pixabay