Les jachères florales sont une mesure très efficace de promotion de la biodiversité. Agrofutura
06.03.2024 Crise de la biodiversité

Le Conseil national prend enfin conscience de la crise de la biodiversité dans l'agriculture

Pour la deuxième fois en l’espace d’une semaine, le Conseil national avait aujourd’hui à se prononcer sur un taux minimal de surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) dans les champs cultivés. Après avoir accepté la motion Grin visant à supprimer les 3,5% de SPB sur terres assolées mercredi dernier, le Conseil national s’est ressaisi et a cette fois rejeté sans discussion l’initiative du canton de Genève qui poursuivait le même objectif.

Les insectes pollinisateurs et les organismes du sol sont indispensables à la production de denrées alimentaires indigènes saines. Ils aident à lutter contre les ravageurs, ce qui permet d’utiliser moins de pesticides, provoquant moins de polluants dans notre eau potable. Tous les travaux scientifiques confirment que la biodiversité est dans un état alarmant sur le Plateau suisse. Sa sauvegarde nécessiterait au moins 5% de SPB de haute valeur écologique sur terres assolées (voir l’étude en lien).

Le Conseil national s’en est apparemment souvenu aujourd’hui et il a rejeté sans discussion l’initiative du canton de Genève qui demandait la suppression des 3,5% de SPB sur les terres assolées. Il a ainsi corrigé l’erreur commise la semaine dernière avec l’acceptation de la motion Grin à une très courte majorité. On croirait presque à un sketch… qui se joue malheureusement sur le dos des agriculteurs et de la nature. En décembre dernier, le National avait déjà demandé au Conseil fédéral d’ouvrir une consultation (toujours en cours) sur des variantes moins strictes pour la mise en œuvre de l’exigence des 3,5% (Train d’ordonnances 2024 / PA22+). Le Conseil des États va en parallèle devoir examiner la motion Grin, qui veut exactement le contraire de ce que le Conseil national a décidé aujourd’hui. Face à ces tergiversations, on peut comprendre la lassitude des paysans, qui font de moins en moins confiance aux politiques. Les 3,5% de SPB dans les terres assolées sont une étape nécessaire pour préserver nos ressources vitales.

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Contact:

  • Marcel Liner, responsable Politique agricole, Tel. 079 730 76 64, @email