Paul Dörig Joel Schweizer
15.10.2024 Agir

«Les oiseaux m’ont tout de suite fasciné»

Le Wattwillois Peter Dörig, 74 ans, a développé son amour de la nature sur le tard, mais depuis, il s’engage sans relâche, et pas uniquement dans le groupe Jeunes+Nature Toggenburg qu’il a fondé il y a trente ans.
Magazine Pro Natura: pourquoi avez-vous créé en 1994 le groupe J+N Toggenburg?

Peter Dörig: je guidais des excursions et j’avais remarqué que les adultes masquaient souvent la vue aux enfants quand je montrais des illustrations. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour les enfants et j’ai alors fondé le groupe J+N.

Et vous l’avez dirigé jusqu’en 2010?

Oui. Cela a été une très belle période, marquée par de nombreuses expériences dans la nature avec les enfants et les adolescents. Mais le plus formidable, c’est que le groupe fonctionne aussi très bien avec les nouveaux responsables.

Quels sont vos meilleurs souvenirs?

Notre excursion consacrée aux chauves-souris a rencontré un grand succès. Près de 34 enfants y ont participé et nous avons même bricolé un grenier à chauves-souris dans une cabane en bois. Par ailleurs, notre abri à hérissons a reçu le «Grünen Zweig» (prix décerné par le WWF en Suisse orientale, qui récompense des projets environnementaux menés par des enfants et des jeunes, ndlr). Ce qui m’a aussi beaucoup plu, c’est que mes deux enfants ont souvent participé aux excursions que j’ai organisées.

Vous-même, étiez-vous déjà passionné par la nature quand vous étiez petit?

Non, j’avais peur de tous les animaux, sauf des lapins. Ce n’est qu’à 27 ans qu’est née ma passion pour les oiseaux.

De quelle manière?

Une connaissance m’a proposé une excursion matinale dans un marais. À l’époque, je pouvais à peine distinguer un moineau d’un merle. Ce matin-là, j’ai eu un déclic. Les oiseaux m’ont tout de suite fasciné. Je me suis inscrit à une formation en ornithologie de terrain dans l’optique de guider des excursions et plus tard, j’ai aussi suivi des cours sur les reptiles, les chauves-souris, les papillons et la botanique. Avec mon travail d’ajusteur-mécanicien, ma famille, notre chien et mon autre hobby, le volley-ball, cela faisait un peu trop. Aujourd’hui je m’organiserais peut-être différemment.

Avez-vous transmis votre passion pour les oiseaux à vos petits-enfants?

Je leur montre bien sûr beaucoup de choses quand nous allons nous promener. L’aîné, qui a 7 ans, me dit parfois: «Oh toi, avec tes oiseaux et tes fleurs!» Mais il arrive déjà à en reconnaître beaucoup sur des images.

Continuez-vous à vous engager?

Oui. Par exemple, lorsque des échafaudages ont été posés sur la tour de la ruine d’Iberg en Argovie, je me suis battu pour que l’on installe des nichoirs pour les faucons crécerelles et les martinets noirs. J’ai informé la Migros de mon village qu’elle devrait faucher son petit pré moins souvent et plus tard dans l’année pour que les insectes puissent profiter plus longtemps des fleurs. Je partage volontiers mes connaissances sur la faune et la flore quand je remarque quelque chose qui ne va pas.

BETTINA EPPER, rédactrice pour le magazine Pro Natura.

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Cet article a été publié dans le Magazine Pro Natura.

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