Nouvelle Loi sur la chasse: nous nous sommes remis au travail
La Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages avait fêté son 34e anniversaire l’année du vote référendaire. Elle était entrée en vigueur en 1986 et se fixait alors quatre objectifs prioritaires :
- conservation de la diversité des espèces et de celle des milieux de vie des mammi¬fè¬res et oiseaux indigènes et migrateurs vivant à l’état sauvage ;
- préservation des espèces animales menacées;
- réduction à une proportion supportable les dégâts causés par la faune sau¬vage aux forêts et aux cultures;
- exploitation équilibrée par la chasse des populations de gibier.
Trouver un équilibre entre ces quatre objectifs est loin d’être facile. Mais c’est dans cette équation que réside ce qui fera le succès de notre Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LChP). Nous devons prendre en compte les besoins de la faune, des agriculteurs et agricultrices, des forestiers et forestières, tout comme ceux des chasseurs et des chasseuses, afin d’assurer une coexistence harmonieuse des êtres humains et de la faune sauvage - et d’arrêter de détruire notre nature.
C’est précisément cet équilibre que recherchent les organisations de protection de la nature et de l’environnement en remettant le processus en route : nous voulons une révision de la loi qui prenne au sérieux les préoccupations de l'agriculture en ce qui concerne le loup, mais qui améliore en même temps la protection des troupeaux et garantit la pérennité du loup en Suisse.
Nous demandons également que les espèces menacées et leurs milieux de vie soient protégés de manière adéquate – et ce dans une bien plus grande mesure que ce n’est le cas aujourd’hui. Les corridors faunistiques représentent en ce sens une mesure importante pour favoriser la biodiversité menacée.
Protéger les espèces menacées
Il n’y a aucune raison de continuer à autoriser la chasse de la bécasse, du lièvre brun ou du tétras lyre. Les activités humaines restreignent déjà leurs habitats de manière drastique et elles doivent, de plus, constamment s’adapter aux changements climatiques. Il est plus que grand temps de placer ces espèces sous protection et de mettre un terme à une chasse qui ne se justifie pas du point de vue biologique.
Une approche pragmatique là où c’est nécessaire
Il faut rappeler ici que le loup est un animal strictement protégé au niveau international et que la Suisse s’est engagée à garantir cette protection. Nous sommes bien conscients que la présence accrue du loup en Suisse pose de nombreux défis, notamment en ce qui concerne l’agriculture de montagne. C’est pourquoi les organisations de protection de la nature et de l’environnement ont souligné à plusieurs reprises au cours de la dernière révision que leur but n’est pas de faire obstacle à une gestion pragmatique du loup.
Il est par contre inacceptable que les loups soient chassés à titre préventif, sans qu’un lien plausible avec des dommages réels ait pu être établi ou que le bétail soit protégé de manière adéquate. Il est également inacceptable que les cantons décident de leur propre chef du sort d'espèces animales protégées par la Confédération, alors que leur territoire s'étend bien au-delà des frontières cantonales et nationales.
Et maintenant?
À la mi-janvier 2021, la Commission de l’environnement du Conseil des États a décidé qu’il n’y aurait pas de nouvelle révision de la Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages. Avec cette décision, la cohabitation durable de la population de montagne avec le loup et les autres animaux sauvages a été mise en veilleuse. Pro Natura regrette cette décision et continue de plaider pour une approche pragmatique concernant les animaux sauvages protégés et en particulier du loup. La protection des espèces et la promotion de la biodiversité restent au centre de nos préoccupations.