L’enjeu, c’est la coexistence
Pour que la coexistence avec le loup entraîne le moins de conflits possible, il faut miser sur la protection des troupeaux, un personnel bien rémunéré et suffisamment nombreux sur les estives, un soutien financier pour les éleveurs, un suivi scientifique, des conseils, le dialogue et la reconnaissance du travail accompli par les exploitants des alpages. En complément, des interventions ciblées sur la population de loups sont admissibles également par les organisations de protection de la nature.
Des tirs sont inévitables
Il est parfois nécessaire d’abattre des loups ayant causé de gros dommages ou d’intervenir sur des meutes au comportement problématique (régulation). BirdLife Suisse, Pro Natura, le WWF Suisse et le Groupe Loup Suisse approuvent ces mesures dans le cadre du droit en vigueur. Les cantons et l’OFEV doivent trancher en fonction de critères objectifs. Les organisations de protection de la nature suivent de près l’évolution de la situation. Il va de soi qu’elles continuent à vérifier le bien-fondé des autorisations de tir, mais leur rôle n’est pas celui d’une instance de contrôle permanente. Elles ne souhaitent pas mettre toutes leurs forces dans l’étude de ces dossiers, mais consacrer celles-ci à la promotion de la coexistence avec le prédateur.
Le droit à l’existence ne doit pas être remis en question
Permettre la coexistence doit être l’objectif des acteurs impliqués dans la gestion des espèces pouvant provoquer des conflits comme le castor, le lynx, la loutre ou le loup. Le droit à l’existence des populations régionales de loups et d’autres espèces indigènes n’est pas négociable. Une nouvelle extinction est hors de question. Nous avons besoin de populations de loups saines et viables dans tout l’arc alpin et sa périphérie. Chaque animal est une plus-value pour nos écosystèmes. Le loup est un allié dans la régulation du cerf rouge, sa proie principale. Des populations de loups de taille raisonnable favorisent la régénération des forêts de montagne. À long terme, elles contribuent à les rendre plus riches en biodiversité, plus protectrices et plus résistantes au changement climatique.
Avancer ensemble
Les organisations de protection de la nature n’ont jamais été farouchement opposées aux interventions sur les effectifs des loups, et elles ont toujours communiqué dans ce sens. Il est temps que cela soit reconnu. Ces organisations ont depuis longtemps prouvé et prouvent encore leur aptitude au compromis. Le Conseil fédéral a révisé l’ordonnance sur la chasse au 15 juin 2021. Il a nettement abaissé le seuil à partir duquel les loups peuvent être abattus et les organisations l’ont accepté. Comme les autorités ont appliqué cette nouvelle réglementation, les tribunaux n’ont pas eu à examiner la légalité des récentes autorisations de tirs. La mise à jour de l’OChP a amélioré les conditions permettant le renforcement de la protection des troupeaux. Mais il en faut plus pour que la coexistence revienne dans les mœurs. Le but doit être la création d’un environnement d’apprentissage dans lequel les participants peuvent partager leurs connaissances. Il convient d’analyser ensemble les expériences faites lors de l’estivage 2021. Toutes les mesures visant la coexistence avec le loup dans les espaces ruraux doivent être prises. Les organisations de protection de la nature s’y engageront sur le terrain et dans l’arène politique.
Contacts :
Pro Natura :
Sarah Pearson Perret, 079 688 72 24, @email
BirdLife Suisse :
François Turrian, 079 318 77 75, @email
Groupe Loup Suisse :
Isabelle Germanier, 079 652 28 49, @email
WWF Suisse :
Jonas Schmid, 076 615 71 70 18, @email
Informations complémentaires
Info
Communiqué commun de Pro Natura, BirdLife Suisse, Groupe Loup Suisse et WWF Suisse