Moins d’animaux de rente victimes du loup dans les Alpes suisses
Par rapport à l'année précédente, les dommages aux troupeaux ont diminué de près de 50% dans les Grisons. Fin septembre 2022, environ 500 attaques d’animaux de rente étaient recensées. En 2023, à la même date, ce chiffre est tombé à 261. Durant la même période, environ 1000 moutons et chèvres sont morts de maladies et d'accidents dans les alpages grisons. En Valais, les dommages aux troupeaux ont diminué de 15% et 80% des attaques se sont produites dans des troupeaux non protégés. Sur l’ensemble de la Suisse, le nombre de moutons estivés est resté stable depuis l’année dernière. Depuis 2020, le nombre de petit bétail estivé a même augmenté de manière significative dans les cantons où des meutes de loups sont présentes.
Protection des troupeaux et régulation du loup: l’une ne va pas sans l’autre
Au début des années 2000, environ 33 moutons étaient tués par loup et par an. Ce chiffre est tombé à cinq aujourd’hui. Il s’agit d’une preuve supplémentaire que les mesures de protection des troupeaux sont efficaces, même si elles ne résolvent pas tous les problèmes. Les dommages ont diminué de façon évidente là où un loup alpha au comportement particulièrement problématique a été abattu, que ce soit intentionnellement (Beverin GR) ou par accident (Moesola GR, Marchairuz VD). Les meutes concernées n’ont par la suite presque plus fait parler d’elles. Il est donc possible de réduire le nombre d’attaques en intervenant au plus vite et de manière ciblée contre les meutes au comportement problématique, et notamment contre les animaux dominants.
Les interventions préventives sur la population de loups sont désormais possibles et elles ne sont pas contestées. Avec l’actuelle loi sur la chasse, des instruments adéquats existent. Cela étant, des loups solitaires peuvent causer des dégâts dans les régions où les troupeaux ne sont pas protégés. C’est pourquoi la régulation ne fonctionne que si des mesures de protection suffisantes sont simultanément mises en œuvre à grande échelle. Pour que ce soit effectivement le cas, les autorités chargées d’accorder les aides financières doivent se montrer plus attentives aux besoins et plus respectueuses des particularités régionales.
Un plan d’abattage sans base factuelle
Le projet d’ordonnance sur la chasse qui doit entrer en vigueur le 1er décembre prévoit d’abattre jusqu’à 70% des loups suisses. Les nouveaux chiffres des dommages démontrent une fois de plus que cette ordonnance est déconnectée de la réalité et ne tient pas compte des connaissances faunistiques.
Il est déjà possible de réguler l’effectif des loups. Mais, conformément à la volonté du Parlement, seulement lorsque le carnivore s’apprête à causer des dommages ou menace l’être humain. La présence du loup en Suisse exige une vision à long terme, du pragmatisme et un sens des responsabilités. Le projet d’ordonnance sur la chasse ne propose que des solutions prétendument simples qui ne résolvent rien.
Contacts:
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Pro Natura: Sarah Pearson Perret, directrice romande, tél. 079 688 72 24, @email
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BirdLife Suisse: François Turrian, Directeur romand, tél. 079 318 77 75, @email
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WWF Suisse: Sophie Sandoz, chargée de communication pour la Suisse romande, tél. 079 815 20 49, @email
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Groupe Loup Suisse: Isabelle Germanier, responsable romande, tél. 079 652 28 49, @email
Informations complémentaires
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Communiqué commun de Pro Natura, WWF Suisse, BirdLife Suisse, Groupe Loup Suisse