Politique agricole au point mort jusqu'en 2030
Les débats portant sur la nouvelle politique agricole 22+ sont un bel exemple de la manière dont un message équilibré du Conseil fédéral peut être démembré et réduit à un minimum absolu. Avant les débats, le Conseil fédéral avait déjà totalement aplani la base législative sous la pression du lobby agricole. On nie la crise de la biodiversité et celle du climat, comme si elles n’existaient pas! Remettre les décisions n’est toutefois pas une stratégie judicieuse.
Aujourd’hui, le Conseil national a rejeté toutes les propositions visant à améliorer le projet dans le domaine de l’environnement. Au moins, il n'a pas limité le droit des organisations habilitées à se porter partie. Ainsi, la nature et la santé publique continuent à avoir une voix dans le processus d’homologation des pesticides potentiellement dangereux.
En revanche, la politique agricole, elle, est au point mort jusqu’à la nouvelle mouture PA2030. Alors même que les scientifiques ont clairement montré que nous mettons ainsi les bases de la production alimentaire en danger: si la fertilité des sols et la biodiversité continuent de reculer, le rendement agricole est négativement impacté (article en allemand).
Malgré cela, le Conseil national refuse de tenir compte de la capacité de charge des écosystèmes dans la détermination des prestations écologiques requises pour les paiements directs. Il refuse également d’inscrire dans la loi les objectifs climatiques pour l’agriculture et le secteur agroalimentaire. Il n’y a pas de raison que des objectifs légaux aient été fixés pour tous les autres secteurs mais pas pour l’agriculture. L’UE a elle aussi défini des objectifs climatiques ambitieux pour le secteur agricole. En agissant ainsi, le Conseil national refuse de fournir à la branche le soutien nécessaire pour sa transformation ver une agriculture respectueuse du climat.
Avec cette politique de stagnation, l'agriculture suisse prend du retard dans son adaptation aux défis de notre époque et dans le développement d’un système alimentaire résilient. Son positionnement sur le marché ne peut que s'en trouver affaibli.
Contact:
- Pro Natura: Sarah Pearson-Perret, secrétaire romande, 079 688 72 24, @email
- WWF Suisse: Cédric Jacot-Guillarmod, Porte-parole WWF Romandie, 079 445 87 79, @email
- BirdLife Suisse: Patrik Peyer, directeur de projet Agriculture, 044 457 70 26, @email
- Greenpeace Suisse: Alexandra Gavilano, directrice de projet Système alimentaire durable, 044 447 41 38, @email
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Communiqué commun de WWF Suisse, BirdLife Suisse, Greenpeace Suisse et Pro Natura
Photo © Matthias Sorg