Des loups dans la forêt istockphoto/Saipg
12.09.2024 Loup, lynx, ours

Notre point de vue sur les tirs de loups prévus


En août, plusieurs cantons (GR, SG, TI, VS, VD) ont déposé des demandes de régulation de meutes de loups auprès de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Celui-ci en a déjà approuvé plusieurs provenant des Grisons ; les autres demandes sont encore en cours d’examen (état au 5 sept. 2024). Le canton des Grisons a d’ores et déjà annoncé le dépôt de nouvelles demandes en sus de celles approuvées. Il souhaite notamment éliminer la meute de loups du Parc national.

La deuxième période de régulation proactive du loup s’est ouverte le 1er septembre. Lorsque l’OFEV approuve les demandes des cantons, ceux-ci peuvent ordonner des mesures par voie administrative. En tant qu’organisation jouissant du droit de recours, Pro Natura examine la légalité des décisions de tir.

Pas de «chasse au loup», mais une régulation

Même avec la nouvelle loi sur la chasse, le loup reste une espèce protégée qui ne peut pas être chassée. Les meutes de loups peuvent toutefois être «régulées» pour prévenir des dommages graves aux troupeaux protégés ou si elles constituent une menace pour l’être humain. Dans ce contexte, l’élimination totale d’une meute n’est autorisée qu’en dernier recours et ne doit en aucun cas être considérée comme une solution standard.

Meute de loups Il Fuorn / Parc national

La responsabilité de la meute du Parc national dans les deux attaques de jeunes bovins en Basse-Engadine et dans le Val Müstair n’est pas avérée. Le Parc national revêt une importance exceptionnelle pour la préservation de la faune sauvage indigène. Le tir d’espèces animales protégées exige toujours une pesée des intérêts par les cantons. Dans ce processus, il faut impérativement donner beaucoup de poids à la préservation de la faune du Parc national. L’élimination totale d’une meute vivant dans le Parc national ne remplit pas les critères de proportionnalité, d’autant plus que les loups n’ont affiché aucun comportement anormal. On est en droit d’attendre que le loup soit lui aussi traité avec un minimum de tolérance. Non seulement à l’intérieur, mais aussi dans les environs du Parc national. Il est inévitable que des conflits surgissent et la «régulation» ne permettra jamais de les éviter complètement. Une tolérance zéro est par conséquent totalement inapplicable et inappropriée.