Photo de couverture du Journée thématique sur la politique agricole Vera Howard
29.10.2024 Agriculture

«Quel avenir pour le système alimentaire suisse?»

Le Conseil fédéral a déclaré que d’ici 2050, le système alimentaire suisse doit nourrir la population de manière plus durable. Pour y parvenir, il faut simplifier les conditions-cadres et offrir des perspectives économiques claires aux paysans et paysannes. Lors de la Journée thématique de Pro Natura sur la politique agricole qui a eu lieu aujourd’hui, plusieurs expert∙e∙s de la chaîne de valeur alimentaire ont abordé les défis de cette transformation et proposé des pistes.

Face à la crise de la biodiversité et du climat, l’agriculture va au-devant de grands changements, tant à l’échelle mondiale qu’à celle de notre pays. L’alimentation génère près de 25% des émissions imputables aux activités économiques. C’est le secteur qui a le plus de conséquences pour la nature, devant l’habitat et la mobilité. Le Conseil fédéral prévoit une transformation du secteur agricole et alimentaire d’ici 2050. Comment la mener à bien? Lors de sa Journée thématique sur la politique agricole, Pro Natura a posé la question au directeur de l’Office fédéral de l’agriculture OFAG, au préposé à la surveillance des prix ainsi que des paysans et des paysannes. 

Toute la chaîne de valeur doit agir 

La Journée thématique de Pro Natura a ainsi constitué un important forum de discussion pour l’élaboration de la politique agricole PA 2030+, toujours en cours. Christian Hofer, directeur de l’OFAG, a d’emblée élargi le cadre du débat: «Agir sur la durabilité de notre système alimentaire exige aussi une contribution des fournisseurs, des détaillants et des consommateurs.» Il est clair que l’effort ne peut pas reposer uniquement sur les paysans et les paysannes, mais que tous les acteurs de la chaîne de valeur devront agir.  

Surmonter les résistances en offrant des perspectives 

Les réformes suscitent pourtant une forte résistance politique, car les mesures à prendre impactent aussi les structures des entreprises, les rendements financiers et les fournisseurs de l’agriculture. «Changer l’agriculture, c’est d’abord changer notre façon de nous nourrir», affirme la paysanne Gertrud Häseli dans son exposé sur les conditions de production nécessaires. Il faut encourager les légumes, les légumineuses et le bio plutôt que la viande, les produits laitiers et les œufs. L’agricultrice souligne aussi l’importance de payer le juste prix aux producteurs. 

Manger est un acte politique 

Pour convaincre la majorité, les revendications politiques appelant à davantage d’écologie dans l’agriculture doivent intégrer les perspectives économiques des paysans et paysannes. Ursula Schneider Schüttel, présidente de Pro Natura, explique: «L’alimentation a toujours eu une dimension politique.» L’État intervient depuis plusieurs décennies de façon directe et indirecte dans l’agriculture. Ce faisant, il détermine l’offre. La politique ne peut pas s’exonérer de ses responsabilités. La transparence des coûts aiderait à donner les bonnes incitations.  

Parmi les points de vue exprimés lors de la Journée thématique, lesquels contribueront-ils à façonner la future politique en matière d’alimentation? La question reste ouverte. Une chose est sûre: ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous parviendrons à conserver les bases naturelles de la vie et à nourrir sainement la population.  

Informations complémentaires: 

Contacts: 

  • Sarah Pearson Perret, directrice romande de Pro Natura, tél. 079 688 72 24, @email 
  • Ursula Schneider Schüttel, présidente de Pro Natura, tél. 078 603 87 25, @email  
  • Nicolas Wüthrich, responsable de l’information, tél. 079 212 52 54, @email