Lea Hurni
Crise climatique

«Il faudrait écouter davantage les enfants et surtout respecter leur avenir»

En janvier 2019, ils étaient 15 000 émules de Greta Thunberg à prendre part à la première Grève du climat en Suisse. Cinq ans plus tard, les jeunes sont-ils toujours autant investis pour la protection de la planète?

De ses randonnées en famille quand elle était petite, de ses découvertes naturalistes à l’adolescence, de ses lectures, de ses projets artistiques, Lea a développé une relation très profonde avec la nature, entre contemplation et émerveillement. Lucide sur l’état de la biodiversité et les défis à surmonter, c’est auprès des enfants qu’elle a choisi de s’engager en tant que monitrice dans un groupe Jeunes + Nature de Pro Natura. «Ce partage me nourrit et me donne espoir. Les enfants sont incroyables de curiosité, de sincérité et d’attention. Pas de grand discours avec eux!» 

Lea Hurni Fabian Biasio
Lea Hurni, 19 ans, monitrice Jeunes + Nature à Pro Natura Neuchâtel

Cet émerveillement, Lea le partage aussi dans ses textes et ses photos. Par la douceur des mots qu’elle couche sur le papier lors de ses balades et la beauté des images qu’elle capte lors de bivouacs, par exemple, elle transmet son amour de la nature. «Je pratique l’écriture et la photographie pour moi bien sûr, mais aussi pour sensibiliser autour de moi. C’est ma manière de me sentir militante.» Si elle avait une fois la chance de pouvoir exposer, ce serait surtout pour avoir des échanges avec les gens qui viendraient à l’expo. «C’est cela qui compte, le lien entre les gens et ce désir commun de préserver la nature.» Elle n’aime pas le terme d’éco-anxiété, car être inquiet face à l’état de notre planète «n’est pas une pathologie! Présenté ainsi, on ne s’attaque pas à la source des problèmes.» 

Les mammifères et les oiseaux sont ses sujets de prédilection. Mais pas la faune du bout du monde. «Il y a tout chez nous! La beauté à voir et plein de choses à protéger.» Fascinée par des petits riens, un rai de lumière à travers les arbres, le clapotis d’un plan d’eau, les couleurs changeantes au passage des nuages, Lea souhaite transmettre cette beauté simple et fragile aux enfants, car ils sont à l’âge où l’on crée une relation avec la nature pour le reste de sa vie. «Il faudrait vraiment écouter davantage les enfants et surtout respecter leur avenir. Nous n’avons pas le droit de faire sans eux!» fk

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Info

Cet article a été publié dans le Magazine Pro Natura.

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