Stephanie Wyss
Crise climatique

«M’engager politiquement m’a aidée à canaliser mon angoisse»

En janvier 2019, ils étaient 15 000 émules de Greta Thunberg à prendre part à la première Grève du climat en Suisse. Cinq ans plus tard, les jeunes sont-ils toujours autant investis pour la protection de la planète?

«Depuis que je suis petite, je suis très sensible à la souffrance d’autrui, que ce soit celle des animaux enfermés, des gens qui ne mangent pas à leur faim ou des réfugiés qui prennent la mer et luttent pour leur survie. J’ai grandi dans un monde idéal et je ne comprenais pas pourquoi tant de gens allaient si mal. Je trouvais ça injuste et ça me mettait en colère.»

Stephanie Wyss Fabian Biasio
Stephanie Wyss, 26 ans, activiste

«À 18 ans, j’ai lu un livre qui décrivait la façon de vivre de l’une des dernières tribus aborigènes qui a conservé son mode de vie originel et le regard que cette communauté tribale portait sur la civilisation occidentale. J’ai été profondément touchée par le lien qui unit les aborigènes à la Terre et à leurs semblables, j’ai encore moins compris notre société. Puis je suis devenue activiste pour le climat et pour les personnes réfugiées.

M’engager politiquement m’a aidée à canaliser mon angoisse et mon sentiment d’impuissance face à la marche du monde. Lors de la deuxième rencontre nationale de la Grève du climat, j’ai fondé un groupe qui voulait mettre la place financière suisse face à ses responsabilités. Nos demandes de transparence et d’arrêt des investissements dans des entreprises ‹sales›  ont été acceptées par le mouvement. Nous avons alors envoyé un courrier à une centaine de banques helvétiques, ce qui a fait bouger un peu les choses. Les banques étaient prêtes à discuter avec nous, plusieurs d’entre elles ont même élaboré des solutions. Certaines étaient bonnes, mais une grande partie étaient décevantes et ma motivation à m’engager dans ce domaine a baissé.

Aujourd’hui, je cherche plutôt à agir là où c’est possible. Je suis fascinée par la guérison et la reconnexion avec notre véritable nature, l’économie du don et la vie quotidienne. Au printemps, je vais m’installer dans une communauté, dont les membres veulent vivre en paix et en harmonie avec eux-mêmes, avec leurs semblables et avec la nature. Par nos actions, nous espérons inspirer d’autres personnes et initier un changement à notre échelle.» nig

Informations complémentaires

Info

Cet article a été publié dans le Magazine Pro Natura.

Le Magazine Pro Natura vous dévoile les petites merveilles de la nature, vous informe au sujet de gros projets et vous présente des personnalités captivantes. Il porte un éclairage sur les dessous des décisions politiques et révèle où, comment et pourquoi Pro Natura lutte pour la nature. Tous les membres Pro Natura le reçoivent cinq fois par an.