Sascha Wittwer
Crise climatique

«J’ai décidé de me concentrer sur les solutions qui existent»

En janvier 2019, ils étaient 15 000 émules de Greta Thunberg à prendre part à la première Grève du climat en Suisse. Cinq ans plus tard, les jeunes sont-ils toujours autant investis pour la protection de la planète?

La nature, Sacha Wittwer a commencé à la côtoyer très jeune. À 10 ans, il part déjà camper en forêt, seul ou avec un copain. Bien cachés dans les cabanes qu’ils construisent, ils observent chevreuils, renards et blaireaux. Vers 13 ans, il aperçoit sa première chouette hulotte, tout près. C’est là que naît sa passion pour les oiseaux. Il se met à l’ornithologie avec son petit-cousin, plus calé que lui, et commence à participer à des inventaires, notamment pour la section jurassienne de Pro Natura. Il développe également sa conscience écologique, au gré de ses rencontres et de ses observations. « Il y a eu une période où je vivais très mal les changements climatiques, je voulais lutter contre les lobbies pour faire évoluer la situation. J’ai donc rejoint Extinction Rebellion. »

Sacha Wittwer Fabian Biasio
Sacha Wittwer, 24 ans, membre du comité de Pro Natura Jura

Mais les actions qu’il mène avec le groupe ne calment pas son anxiété. Il se sent trop impuissant. Il entreprend alors un voyage intro spectif, à vélo, en direction de l’Espagne. Là-bas, il vit trois mois dans une communauté qui fonctionne presque en autosuffisance. «Une expérience formidable, que j’aimerais bien un jour reproduire en Suisse. À partir de là, j’ai décidé de me concentrer sur le positif, sur les solutions qui existent.» Il y a un an, il rejoint le comité de la section jurassienne de Pro Natura. «L’envie m’est venue quand un projet de ‹bike park› et de terrain de skater-hockey a vu le jour dans ma région, tout près d’une réserve naturelle. Ça m’a beaucoup affecté, parce que j’aime bien ce coin et qu’un tel projet serait vraiment dommageable pour la biodiversité locale. Être membre du comité me donne une certaine légitimité pour agir.»

A-t-il réussi à soigner ainsi son éco-anxiété? «Disons que je la vis mieux au quotidien. Mais je me pose beaucoup de questions sur le fait d’avoir un jour des enfants: quel futur pourrais-je leur offrir? Dans le cadre d’une communauté autosuffisante, je pourrais peut-être l’envisager. On verra!» Côté professionnel, Sacha Wittwer termine actuellement son service civil au musée Jurassica de Porrentruy. Il compte ensuite boucler ses études pédagogiques afin de se spécialiser dans l’éducation à la nature. ta

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Cet article a été publié dans le Magazine Pro Natura.

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